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CHAPITRE II

Le 20 juin 1789, les députés du Tiers-État, réunis dans la salle du Jeu de Paume, avaient juré de ne point se séparer avant d’avoir donné une constitution à la France. On sait quelles diversions funestes devaient, jour par jour, traverser cette grande œuvre.

Le 23 juin, l’Assemblée congédiait le représentant du Roi, déclarait les députés inviolables, et la nation souveraine.

Le 30, la populace de Paris forçait les portes de l’Abbaye et mettait les prisonniers en liberté.

Le 6 juillet, des régiments étrangers, campés entre Paris et Versailles, allaient, disait-on, marcher sur l’Assemblée et la disperser.

Le 11, Necker était renvoyé du ministère et le baron de Breteuil mis à sa place.

Le 12, les Allemands du prince de Lambesc chargeaient la foule aux Tuileries, pendant que les gardes françaises et les Suisses se fusillaient sur les boulevards.