Page:Rousseau - Œuvres de J B Rousseau, nouvelle édition, Tome I, 1820.djvu/104

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Anima d’une voix féconde
Tous les êtres semés dans ce vaste univers.

Heureux qui du ciel occupé,
Et d’un faux éclat détrompé,
Met de bonne heure en lui toute son espérance !
Il protège la vérité,
Et saura prendre la défense
Du juste que l’impie aura persécuté.

G’est le Seigneur qui nous nourrit ;
C’est le Seigneur qui nous guérit:
Il prévient nos besoins ; il adoucit nos gênes ;
H assure nos pas craintifs ;
Il délie, il brise nos chaînes ;
Et nos tyrans par lui deviennent nos captifs.

H offre au timide étranger
Un bras prompt à le protéger;
jEt l’orphelin en lui retrouve un second père:
De la veuve il devient l’époux ;
Et par un châtiment sévère
Il confond les pécheurs conjurés contre nous,

Les jours des rois sont dans sa main;
Leur règne est un règne incertain,
Dont le doigt du Seigneur a marqué les limites :
Mais de son règne illimité[1]
Les bornes ne seront prescrites
Ni par la fin des temps, ni par l’éternité.

  1. Le règne incertain des rois, dont le doigt du Seigneur a marqué