Page:Rousseau - Œuvres de J B Rousseau, nouvelle édition, Tome I, 1820.djvu/225

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Qui les retenoit enfermés.
Le ciel de toutes parts s’allume ;
L’air s’échauffe, la terre fume,
Le nuage crève et pâlit ;
Et, dans un gouffre de lumière,
Sa vapeur humide et grossière
Se dissipe et s’ensevelit.[1]

ODE XIII.
SUR UN COMMENCEMENT D’ANNÉE.


L’astre qui partage les jours, [2]
Et qui nous prête sa lumière,
Vient de terminer sa carrière,
Et commencer un nouveau cours.

Avec une vitesse extrême
Nous avons vu l’an s’écouler ;
Celui-ci passera de même,
Sans qu’on puisse le rappeler.

  1. L’air s’échauffe, la terre fume, etc. Le tableau est achevé : on
    le voudroit seulement dans un jour plus favorable.
  2. Cette suite de quatrains monotones, où une seule et même
    pensée se représente sans cesse sous la même forme, celle de l’antithèse,
    et dans un style plus digne de Sénèque que d’Horace,
    termine bien foiblement ce second Livre, qui renferme d’ailleurs
    tant de beautés réelles.