Cette page n’a pas encore été corrigée
Fait atteler son char, pleine d’impatience,
Et vole vers les bords soumis à son pouvoir.[1]
Là, ses jours couloient sans alarmes,
Lorsqu’un jeune chasseur se présente à ses yeux:
Elle croit voir son fils ; il en a tous les charmes; [2]
Jamais rien de plus heau ne parut sous les cieux ; [3]
Et le vainqueur de l’Inde étoit moins gracieux,
Le jour que d’Ariane il vint sécher les larmes.
La froide Naïade
Sort pour l’admirer ;
La jeune Dryade
- ↑ Dans l’Idalie ; c’est là que les poètes ont placé la scène des
amours de Vénus et d’Adonis. - ↑ Elle croit voir son fils. Aussi, nous dit La Fontaine, avec sa
grâce et sa naïveté habituelles :
Le cœur de Vénus ne sait où se sauver.
(Poëme d’Adonis.) - ↑ Jamais rien de plus beau, etc. Voici sous quels traits Ovide nous
le présente à l’instant même de sa naissance ; Métam. x, v. SiS :
Laudaret faciem Livor quoque : qualia namque
Corpora nudorum tabula pinguntur Amorum,
Talis erat. Sed ne faciat discrimina cultus,
Aut huic adde leves, aut illis deme pharetras.
Semblable à ces Amours, chefs-d’œuvre des pinceaux,
Ils sont nus comme lui, xnais ne sont pas plus beaux.
Veut-on que l’œil trompé se méprenne à leurs charmes ?
Qu’on lui donne un carquois, ou qu’on l’ôte aux Amours.
(Saint-Ange.)
Ce dernier trait est charmant.