Célébrons entre nous un jour si glorieux.
Mais, parmi les transports d’un aimable délire,
Éloignons loin d’ici ces bruits séditieux
Qu’une aveugle vapeur attire :
Laissons aux Scythes inhumains[1]
Mêler dans leurs banquets le meurtre et le carnage :
Les dards du Centaure sauvage
Ne doivent point souiller nos innocentes mains.
Bannissons l’affreuse Bellone
De l’innocence des repas :
Les Satyres, Bacchus, et Faune
Détestent l’horreur des combats.
Malheur aux mortels sanguinaires,
Qui, par de tragiques forfaits,
Ensanglantent les doux mystères
D’un Dieu qui préside à la paix !
- ↑ Laissons aux Scythes inhumains, etc. Encore une imitation d’Horace, liv. i, ode xxvii :
Natis in usum lætitiæ scyphis
Pugnare Thracum est. Tollite barbarum
Morem ; verecundumque Bacchum
Sanguineis prohibete rixis.
La coupe est consacrée à la douce allégresse,
Si le Thrace en arme son bras,
De ces barbares mœurs loin de nous la rudesse !
Bacchus hait les sanglants débats.(de Wailly.)Les stances qui suivent ne sont que le développement poétique de cette pensée d’Horace.