Page:Rousseau - Œuvres de J B Rousseau, nouvelle édition, Tome I, 1820.djvu/438

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Du Dieu qui fit la conquête
Des climats où naît le jour.
Descendez, mère d’Amour ;
Mars trop long-temps vous arrête.

Déjà le jeune Sylvain,
Ivre d’amour et de vin,
Poursuit Doris dans la plaine ;
Et les Nymphes des forêts,
D’un jus pétillant et frais
Arrosent le vieux Silène.

Descendez, mère d’Amour ;
Venez embellir la fête
Du Dieu qui fit la conquête
Des climats où naît le jour.
Descendez, mère d’Amour ;
Mars trop long-temps vous arrête.

Profanes, fuyez de ces lieux : [1]
Je cède aux mouvements que ce grand jour m’inspire.
Fidèles sectateurs du plus charmant des Dieux,
Ordonnez le festin, apportez-moi ma lyre :

    S’empare de mes sens émus,
    Des parfums sur moi répandus
    Baignant le sein de ma maîtresse,
    Dans ses bras je chante Vénus.

    (de Saint-Victor.)

  1. Profanes, fuyez de ces lieux ! L’enthousiasme est à son comble : on sent, on reconnoît la présence du Dieu ; et le poète cède au sujet, qui l’entraîne malgré lui.