Page:Rousseau - Œuvres de J B Rousseau, nouvelle édition, Tome IV, 1820.djvu/149

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Scène PREMIÈRE

Mme MERLUCHE, LUCETTE, BALIVERNE
MADAME MERLUCHE

Or ça, mes nièces, parlons un peu d'affaires. Vous commencez à devenir grandes filles, mes enfants ; et à votre âge, je le sais par mon expérience, les jours sont longs et les années sont courtes. Je crois qu'il est temps, ou jamais, de songer à vous pourvoir. Feu monsieur Goguelu, votre père, se voyant près d'aller rendre ses comptes en l'autre monde, s'avisa de faire un testament. Il eût bien mieux fait de mourir subitement, le pauvre homme ! Il n'eut pas cet esprit-là. Il vous laissa sous la tutelle, vous du Capitan, et vous du seigneur Trufaldin ; deux aussi grands benêts, sans les flatter, qu'il y en ait dans le pays. En cette qualité, il a réglé qu'ils pourraient vous épouser au bout de l'an, ou bien vous marier à leur fantaisie. Voilà l'année finie. Quelle est votre intention à toutes deux ?