Page:Rousseau - Œuvres de J B Rousseau, nouvelle édition, Tome IV, 1820.djvu/161

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Scène V

Horace, Octave, Francisque.
FRANCISQUE

Le mérite et les talents sont bien persécutés en ce siècle de fer ! J'ai toujours ouï dire que l'argent des sots est le patrimoine des gens d'esprit ; et cependant il n'est pas permis de prendre son bien où on le trouve, et vous êtes perpétuellement exposé aux irruptions de la populace, ou aux brutalités de la justice. Il faut voir si je serai plus heureux dans cette ville-ci que dans les autres ; et...

HORACE

Il me semble que j'ai vu ce coquin-là quelque part.

FRANCISQUE

Voilà un homme qui me connaît ; passons de l'autre côté.

OCTAVE

Que vois-je ? N'est-ce pas ? Oui. Eh ! C'est toi, mon pauvre Francisque ? Par quelle aventure te retrouvé-je en ce pays-ci ? Te voilà dans un plaisant équipage !

FRANCISQUE

Vous voyez un exemple des caprices de la fortune.

OCTAVE

Il semble que le ciel t'ait fait venir ici pour nous