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LETTRES

été content du poëme Platonique[1] de M. l’abbé Fraguier. J’ai toujours fait profession de chérir et d’honorer l’auteur, qui, de son côté, m’a toujours donné des marques de son amitié. Je ne sais si M. Perrinet, dont vous me faites les compliments, ne seroit point le même que ce coquin de Saurin a fourré dans les infâmes chansons dont j’ai été accusé ; du moins je n’en connois point d’autre : encore le connois-je très-peu, quoique sa politesse et sa douceur m’aient toujours fait souhaiter de le connoître davantage. Quel qu’il soit, je vous prie, monsieur, de le remercier de ma part de l’honneur qu’il me fait de se souvenir de moi. Pour revenir au livre des pensées de M. Huet, je crois qu’on pourroit en dire avec assez de justice ce que Martial a dit du sien :

Sunt bona, sunt quœdam mediocria, sunt mala plura.

C’est un livre rempli de bon et de mauvais sens, mais qui cependant mérite d’être lu, et le public doit vous être obligé du présent que vous lui en avez fait. J’ai vu, selon votre intention, celui de La Bruyère, imprimé ici en 1697 ; il ne contient que ce qui est dans l’édition de

  1. Ce poëme fait partie du recueil intitulé Huetiana. L’abbé Fraguier y développe en beaux vers latins la philosophie de Platon