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A L’ABBÉ D’OLIVET.

tombé entre les mains. Pour la lettre qu’on a fait courir sous mon nom, et dont je vous remercie de m’avoir envoyé la copie, elle est fausse, ou du moins falsifiée d’un bout à l’autre, ce qu’il y a de moi étant mêlé, du commencement à la fin, avec d’autres choses qui n’en sont pas, et n’y ont été intercalées qu’afin de me faire des ennemis. Il est même bien aisé de voir que le ton de plaisanterie n’y est pas le même, et que c’est un assemblage de deux styles, qui ne se ressemblent en aucune façon. J’ai plaisanté sur les non-conformités de Hollande, et sur la loi de Vintimille ; mais je n’ai parlé ni de la famille de ce nom, ni des jésuites, ni des colléges, ni de madame de Tencin, ni de l’évêque de Séez, ni de l’instruction pastorale, ni de nouvel apôtre, ne sachant même ce que c’est que tout cela. Si M. de Lasseré a encore ma lettre, vous pouvez en savoir la vérité, et il pourra en même temps apprendre de vous la raison pour laquelle je ne lui écris plus, étant néanmoins son ami comme devant ; mais après trois épreuves de ma connoissance, sans ce qui ne m’est point connu, je ne suis point assez hardi pour braver un quatrième péril ; et je me souviens de celui qui disoit Dieu me garde de mes amis, etc. Au reste, comme la Mariamne que j’ai barbouillée n’est point à