Page:Rousseau - Œuvres et correspondance inédites éd. Streckeisen-Moultou.djvu/144

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De toutes les manières de vivre celle qui attache le plus les hommes à leur pays est la vie rustique.


Pour chaque enfant qu’il aura de plus que cinq, il lui sera alloué un patrimoine sur la commune.


Les pères qui auront des enfants absents ne pourront les passer en compte qu’après leur retour, et ceux qui seront une année entière hors de l’île ne pourront plus être comptés même après leur retour.


On les détournera de la superstition en les occupant beaucoup de leurs devoirs de citoyens, en mettant de l’appareil aux fêtes nationales, en ôtant beaucoup de leur temps aux cérémonies ecclésiastiques pour en donner aux cérémonies civiles, et cela se peut faire avec un peu d’adresse, sans fâcher le clergé, en faisant en sorte qu’il y ait toujours quelque part, mais que cette part soit si petite, que l’attention n’y demeure point fixée.


Les gardes des lois pourront convoquer les états généraux toutes les fois qu’il leur plaira, et depuis le jour de la convocation jusqu’au lendemain de l’assemblée, l’autorité du grand Podestat et du Conseil d’État sera suspendue.


La personne des gardes des lois sera sacrée et inviolable, et il n’y aura personne dans l’île qui ait la puissance de les arrêter.

Chaque piève aura le droit de révoquer les siens et de