Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t1.djvu/40

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de ses mains, & nourrissant son ame des vérités les plus sublimes. Je vois Tacite, Plutarque & Grotius, mêlés devant lui avec les instrumenta de son métier. Je vois à ses côtés un fils chéri, recevant avec trop peu de fruit les tendres instructions du meilleur des peres. Mais si les égaremens d’une folle jeunesse me firent oublier durant un tems de si sages leçons, j’ai le bonheur d’éprouver enfin que quelque penchant qu’on ait vers le vice, il est difficile qu’une éducation dont le cœur se mêle, reste perdue pour toujours.

Tels sont, Magnifiques & très Honorés Seigneurs, les Citoyens & même les simples habitans nés dans l’Etat que vous gouvernez ; tels sont ces hommes instruits & sensés dont, sous le nom d’ouvriers & de peuple, on a chez les autres nations des idées si basses & si fausses. Mon pere, je l’avoue avec joie, n’étoit point distingué parmi ses