Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t10.djvu/527

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de son charme tout ce que mon sort présent a d’affreux. J’avois besoin d’une amie selon mon cœur, je la possédois. J’avois desiré la campagne, je l’avois obtenue. Je ne pouvois souffrir l’assujettissement, j’étois parfaitement libre & mieux que libre, car assujetti par mes seuls attachemens, je ne faisois que ce que je voulois faire. Tout mon tems étoit rempli par des soins affectueux ou par des occupations champêtres. Je ne desirois rien que la continuation d’un état si doux ; ma seule peine étoit la crainte qu’il ne durât pas long-tems, & cette crainte née de la gêne de notre situation n’étoit pas sans fondement. Dès-lors je songeai à me donner en même tems des diversions sur cette inquiétude, & des ressources pour en prévenir l’effet. Je pensai qu’une provision de talens étoit la plus sure ressource contre la misere, & je résolus d’employer mes loisirs à me mettre en état, s’il étoit possible, de rendre un jour à la meilleure des femmes, l’assistance que j’en avois reçue. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .


FIN.