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Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t11.djvu/180

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contre lequel vous vous étiez si bien arme s’il lui eut été contraire.

Rousseau.

Non. Le seul préjugé auquel je me livre ici, parce me paroît qu’il me paroît raisonnable, est bien moins pour lui que contre ses bruyans protecteurs. Ils ont eux-mêmes fait faire ces portraits avec beaucoup de dépense & de soin ; ils les ont annonces avec pompe dans les journaux, dans les gazettes, ils les ont prônés par-tout. Mais s’ils n’en peignent pas mieux l’original au moral qu’au physique, on le connoîtra surement fort mal d’après eux. Voici un quatrain que J. J. mit au-dessous d’un de ces portraits :

Hommes savans dans l’art de feindre

Qui me prêtez des traits si doux,

Vous aurez beau vouloir me peindre,

Vous ne peindrez jamais que vous.

L FRANÇOIS.

Il faut que ce quatrain soit tout nouveau ; car il est assez joli, & je n’en avois point entendu parler.

Rousseau.

Il y a plus de six ans qu’il est fait ; l’Auteur l’a donne ou raucité à plus de cinquante personnes, qui toutes lui en ont très-fidellement garde le secret, qu’il ne leur demandoit par, & je ne crois pas que vous vous attendiez à trouver ce quatrain dans le Mercure. J’ai cru voir dans toute cette histoire de portraits des singularités qui m’ont porte à la suivre, & j’y