Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t12.djvu/292

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cette occasion les vengeurs de l’Eglise Romaine, dont les dogmes intolérans & sanguinaires sont seuls attaqués, & détruits dans mon livre ; suivant ainsi sans examen une autorité suspecte, faute d’avoir voulu m’entendre, ou faute même de m’avoir lu. Comme vous n’êtes pas, Monsieur, dans ce cas-là, j’attends de vous un jugement plus équitable. Quoi qu’il en soit, l’ouvrage porte en soi tous ses, éclaircissemens ; &, comme je ne pourrois l’expliquer que par lui-même, je l’abandonne tel qu’il est au blâme, ou à l’approbation des sages, sans vouloir le défendre, ni le désavouer.

Me bornant donc à ce qui regarde ma personne, je vous déclare, Monsieur,, avec respect, que depuis ma réunion à l’Eglise dans laquelle je suis né, j’ai toujours fait de la Religion Chrétienne Réformée, une profession d’autant moins suspecte, qu’on n’exigeoit de moi dans le pays où j’ai vécu, que de garder le silence, & laisser quelques doutes à cet égard, pour jouir des avantages civils dont j’étois exclu par ma Religion. Je suis attaché de bonne soi à cette Religion véritable & sainte, & je le serai jusqu’à mon dernier soupir. Je desire être toujours uni extérieurement à l’Eglise, comme je le suis dans le fond de mon cœur ; & quelque consolant qu’il soit pour moi de participer à la communion des fidelles ; je le desire, je vous proteste, autant pour leur édification, & pour l’honneur du culte, que pour mon propre avantage : car il n’est pas bon qu’on pente qu’un homme de bonne foi qui raisonne, ne peut-être un membre de Jésus-Christ.

J’irai, Monsieur, recevoir de vous une réponse verbale, & vous consulter sur la maniere dont je dois me conduire en cette