Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t12.djvu/626

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réponse que j’ai envoyée au Commandant de la province, que tout a été fini, & que l’imposture étant si clairement prouvée, l’imposteur a été châtié, ou bien censuré. Point du tout. L’affaire est encore là ; & ledit Thevenin, conseillé par ceux qui l’ont aposté, se retranche à dire qu’il a peut-être pris un autre M. Rousseau pour J. J. Rousseau, & persiste à soutenir avoir prêté la somme à un homme de ce nom, se tirant d’affaire, je ne sais comment, au sujet des lettres de recommandation. De sorte qu’il ne me reste d’autre moyen pour le confondre, que d’aller moi-même à Grenoble me confronter avec lui : encore ma mémoire trompeuse & vacillante peut-elle souvent m’abuser sur les faits. Les seuls ici qui me sont certains, est de n’avoir jamais connu ni Thevenin ni Janin ; de n’avoir jamais voyagé ni mangé avec eux ; de n’avoir jamais écrit à M. Aldiman ; de n’avoir jamais emprunté de l’argent, ni peu ni beaucoup de personne durant mon séjour à Neufchâtel ; je ne crois pas non plus avoir jamais écrit à M. de Faugnes, sur -tout pour lui recommander quelqu’un ; ni jamais avoir signé le voyageur perpétuel ; ni jamais avoir couché aux Verrieres, quoiqu’il ne me soit pas possible de me rappeller où nous couchâmes en revenant de Pontarlier avec Sauttershaim dit le Baron, (car en allant je me souviens parfaitement que nous n’y couchâmes pas). Je vous fais tous ces détails, mon cher hôte, afin que si, par vos amis, vous pouvez avoir quelque éclaircissement sur tous ces faits, vous me rendiez le bon office de m’en faire part le plutôt qu’il sera possible. J’écris par ce même courrier à M. du Terreau, Maire des Verrieres, à M. Breguet, à M.