Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t13.djvu/26

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un éloge de son ouvrage, je ne l’accuserois pas de l’y avoir fait inférer ; je me contenterois de penser que ceux qui loueroient la justesse de ses raisonnemens ont l’esprit faux.

Il n’est pas vrai, selon M. Gautier, que ce soit des vices des hommes que l’Histoire tire son principal intérêt. Je n’ai pas parlé du principal intérêt de l’Histoire. C’est avec l’Auteur de la Gazette que M. Rousseau doit entrer en lice. J’admire l’adresse qu’il à de déterrer dans une Gazette une réponse qui n’est pas de moi, au lieu de répliquer au miennes. Il demandoit ce que deviendroit l’Histoire, s’il n’y avoit ni Tyrans, ni Guerres, ni Conspirateurs. Ma réponse, qu’il a eu la prudence de ne pas relever, a été mise dans un beau jour par deux

Auteurs *

[*L’un a composé un très-beau Discours, qu’on trouvé dans le Mercure de Décembre ; l’autre est M. Fréron, qui se fait tant d’honneur par ses Ouvrages. ] qui ont pris parti contre lui.

Il avoit dit : à quoi serviroit la Jurisprudence sans les injustices des Hommes ? J’avois répondu, qu’aucun Corps politique me pourroit subsister sans Loix, ne fût-il composé que d’Homme justes. M. Rousseau reconnoit cette vérité ; or dès que les Loix. sont nécessaires, il faut qu’on en ait la connoissance ; la Jurisprudence est donc nécessaire. On demande pourtant si je la confonds avec les Loix. Supposons qu’il n’y ait que des loix de toutes especes, relatives à la variété des affaires, au commerce’à la navigation, aux manufactures, aux impôts, aux différens droits des particuliers, aux divers ordres de la Nation ? &c. Ces loix nécessairement nombreuses pour un grand Peuple, seront, outre cela, susceptibles de