Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t13.djvu/271

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sa parole. Mais n’est-il donc pas une infinité de faits, même antérieurs à celui de la révélation chrétienne, dont il seroit absurde de douter ? Par quelle autre voie que par celle des témoignages humains, l’Auteur lui-même a-t-il donc connu cette Sparte, cette Athenes, cette Rome dont il vante si souvent & avec tant d’assurance les loix, les mœurs, & les héros ? Que d’hommes entre lui & les événemens qui concernent les origines & la fortune de ces anciennes Républiques ! Que d’hommes entre lui & les Historiens qui ont conservé la mémoire de ces événemens ! Son scepticisme n’est donc ici fondé que sur l’intérêt de son incrédulité.

XVI. Qu’un homme, ajoute-il-plus loin, vienne nous tenir ce langage : mortels, je vous annonce les volontés du Très-Haut : reconnissez à ma voix celui qui, m’envoie. J’ordonne au soliel de changer sa course, aux étoiles de un autre arrangement, aux montagnes de s’applanir, aux flots de s’élever, à la terre de prendre un autre aspect : à ces merveilles qui ne reconnoîtra pas à l’instant le Maître de la nature ? Qui ne croiroit, M. T. C. F., que celui qui s’exprime de la sorte, ne demande qu’à voir des miracles, pour être chrétien ? Ecoutez toutefois ce qu’il ajoute :reste enfin, dit-il, l’examen le plus important dans la doctrine annoncée..... Après avoir prouvé la doctrine par le miracle, il faut prouver le miracles. Mieux eût-il valu n’y pas recourir, c’est dire : qu’on me montre des miracles, & je croirai, qu’on me