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ACTE III.
Le théâtre change & représente les appartemens du Cacique,


SCENE PREMIERE.


DIGIZE seule.
Tourmens des tendres cœurs, terreurs, craintes fatales,
Tristes pressentimens, vous voilà donc remplis.
Funeste trahison d’une indigne rivale,
Noirs crimes de l’amour, restez-vous impunis ?
Hélas ! dans mon effroi timide,
Je ne soupçonnois pas, cher & fidele époux,
De quelle main perfide
Te viendroient de si rudes coups.
Je connois trop ton cœur, le sort qui nous sépare
Terminera tes jours :
Et je n’attendrai pas qu’une main moins barbare
Des miens vienne trancher le cours.
Tourmens des tendres cœurs, terreurs, craintes fatales, &c.
Cacique redouté, quand cette heureuse rive
Retentissoit par-tout de tes faits glorieux,
Qui t’eût dit qu’on verroit ton épouse captive
Dans le palais de tes aieux !