Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t13.djvu/425

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OUVRAGES précieux, superbes ornemens,
On diroit que Minerve, en ses amusemens,
Avec l’or & la soie a d’une main savante
Formé de vos desseins la tissure élégante.
Turin, Londres en vain, pour vous le disputer
Par de jaloux efforts veulent vous imiter ;
Vos mélanges charmans, assortis par les graves,
Les laissent de bien loin s’épuiser sur vos traces :
Le bon goût les dédaigne, & triomphe chez vous ;
Et tandis qu’entraînés par leur dépit jaloux,
Dans leurs ouvrages froids ils forcent la nature,
Votre vivacité, toujours brillante & pure,
Donne à ce qu’elle pare un œil plus délicat,
Et même à la beauté prête encor de l’éclat.


Ville heureuse, qui fait l’ornement de la France ;
Trésor de l’univers, source de l’abondance,
Lyon, séjour charmant des enfans de Plutus,
Dans tes tranquilles murs tous les arts sont reçus :
D’un sage protecteur le goût les y rassemblé :
Apollon & Plutus, étonnés d’être ensemble,
De leurs longs différends ont peine à revenir,
Et demandent quel Dieu les a pu réunir.
On reconnoît tes soins, Pallu :* [*Intendant de Lyon.]
tu nous ramenes
Les siecles renommés & de Tyr & d’Athenes :
De mille éclats divers Lyon brille à la fois,
Et son peuple opulent semble un peuple de rois.