Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t13.djvu/589

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ces chers caracteres ; faites-moi la grace de vous hâter, car je suis dans une crise très-pressante. Mon adresse est ici jointe ; vous devinerez aisément les raisons qui m’ont fait prendre nom supposé ; votre prudente discrétion ne vous permettra pas de rendre publique cette lettre, ni de la montrer à personne qu’à ma chere mere que j’assure de mes très-humbles respects, & que je supplie les larmes aux yeux de vouloir bien me pardonner mes fautes & me rendre sa chere tendresse. Pour vous, mon cher pere, je n’aurai jamais de repos que je n’aye mérité le retour de la vôtre, & je me flatte que ce jour viendra encore où vous vous ferez un vrai plaisir de m’avouer pour

MON CHER PERE,

Votre très-humble & très-obéissant serviteur & fils.

LETTRE V. DE J.J. ROUSSEAU À SÀ TANTE.

J’ai reçu avant-hier la visite de Mlle. F.....F..... dont le triste sort me surprend d’autant plus, que je n’avois rien su jusqu’ici de tout ce qui la regardoit. Quoique je n’aye appris histoire que de sa bouche, je ne doute pas, ma chere tante, que sa mauvaise conduite ne l’ait plongée dans l’état déplorable où elle se trouve. Cependant il convient d’empêcher, si l’on le