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LETTRE AU MÊME.

À Wooton le 26 Mars 1767.

J’espere, Monsieur, que cette lettre, destinée à vous offrir mes souhaits de bon voyage, vous trouvera encore à Londres. Ils sont bien vifs & bien vrais pour votre heureuse route, agréable séjour, & retour en bonne santé. Témoignez, je vous prie, dans le pays où vous allez, à tous ceux qui m’aiment que mon cœur n’est pas en reste avec eux, puisqu’a voir de vrais amis & les aimer est le seul plaisir auquel il soit encore sensible. Je n’ai aucune nouvelle de l’élargissement du pauvre Guy. Je vous serai très-obligé si vous voulez bien. m’en donner, avec celle de votre heureuse arrivée. Voici une correction omise à la fin de l’errata que je lui ai envoyé. Ayez la bonté de la lui remettre.

Je reçois, Monsieur, comme je le dois, la grace dont il plaît au Roi de m’honorer, & à laquelle j’avois si peu lieu de m’attendre.*

[*Voyez sur cet article la lettre du 22 Mars 1767 adressée à M. D.] J’aime à y voir de la part de M. le général Conway des marques d’une bienveillance que je desirois bien plus que je n’osois l’espérer. L’effet des saveurs du Prince n’est gueres en Angleterre de capter à ceux qui les reçoivent, celles du public. Si celle-ci faisoit pourtant cet effet j’en serois d’autant plus comblé que c’est encore un bonheur auquel je dois peu m’attendre ; car on pardonne quelquefois