Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/144

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dignes d’eux. Comme je n’ai jamais désavoué aucun ouvrage qui fût de moi, j’ai le droit d’en être cru sur ceux que je déclare n’en pas être. Je vous prie, Monsieur, de recevoir & de publier cette déclaration en faveur de la vérité, & d’un homme qui n’a qu’elle pour sa défense. Recevez mes très-humbles salutations.”

Signé J. J. ROUSSEAU.

Je vous ai dit, Monsieur, que la vénérable Classe précipita d’un jour, le jugement à prononcer sur M. Rousseau. En effet, dans son assemblée du 12 Mars, elle fulmina contre lui, en dépit de la constitution de ce pays, une sentence d’excommunication. Mais fort sagement pour elle, elle supprima cette sentence irréguliere, sur la lettre anonyme qui lui fut adressée, vraisemblablement par un de ses membres. La voici.

“Vous êtes ajournés solemnellement pour juger de J. J. Rousseau ou de ses Lettres de la Montagne. Je n’ai pas entrée au sanctuaire ; toutefois souffrez d’ouïr le suffrage d’un de ses meilleurs amis, je veux dire du sanctuaire. Cet avis seroit, que l’Ecrivain dont il est question, en qualité de chrétien qu’il se produit dans le premier volume, n’a gueres besoin que d’être timpanisé, au lieu d’être persécuté chez des Eglises Protestantes ; & que comme citoyen dans le second volume, il mériteroit presque d’être canonisé par des Etats républicains, bien loin d’en être décrété. La raison en est, que la tyrannie & le despotisme sont plus a sa portée que l’Evangile & la réformation. Il poursuit l’esprit