Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/147

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auteurs ou éditeurs de mauvais livres à chercher leur asyle dans ce pays, & risquer d’en faire une cloaque de toutes sortes de barbouilleurs de ces derniers tans, dont la démangeaison porte principalement contre l’Evangile ou contre les mœurs. Mais ils ne sont pas tous si propres à captiver nos têtes francillones, & nos fréluquets de financiers, ou de miliciens. Et à nouveaux faits, nouveaux plaids. Le renouvellement de l’abus remédieroit sans doute à l’excès du désordre. Au surplus, il y a grand sujet d’être sur ses gardes dans l’assemblée convoquée pour cette affaire, dont on dit que le secret mobile réside dans une capitale voisine, en la personne d’un quidam*

[*M. E. B. P. a B] de la gent réfugiée à robe noire, qui voudroit faire montre de son crédit aux D * * *. Aux V***. émules, ou ennemis de notre fameux Rousseau. Ne seroit-il pas honteux à une compagnie de Ministres & de Pasteurs aussi distinguée*

[*La robe noire perce encore ici.] dans l’Europe réformée, de se laisser mener dans une matiere religieuse & importante, à l’intrigue d’un ecclésiastique livré à la grandeur mondaine, & guidé par des vues personnelles ? Comment l’écouter quand il s’agit de voies à réprimer, ou à ramener un pauvre mécréant, honnête-homme, & de bonne soi, lui qui est en relation étroite avec des gens connus pour forgeurs de contes gras, d’historiettes diffamatoires, ou même pour rénovateurs de systêmes d’impiété ou de matérialisme, & qui pour surcroît de mérite, se trouve créature favorite des ambassadeurs en Suisse d’une Couronne, qui tous les jours