Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/148

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fait emprisonner, pendre ses confreres & compatriotes, prédicans du pur Evangile, & se rend par cela même complice des cruautés antichrétiennes du papisme ?*

[*Lecteur, qui que vous puissiez être, ne vous scandalisez pas de ces expressions. Elles sont consacrées parmi les Prédicans du pur Evangile.] Quel contraste ! De quel poids pourront être les suggestions de sa cabale ? &c. &c.”

Cette lettre occasionna le 13 Mars une nouvelle délibération, & sur la réquisition de M. de M * * *. pasteur à Motiers, il lui fut donné par écrit, une direction pour faire comparoître en consistoire J. J. Rousseau, & lui adresser les questions suivantes, arrivées peut -être par le même courier qui en portoit la copie à quelques particuliers d’ici : savoir.

1°. Si lui Jean-Jaques ne croyoit pas en Jésus-Christ mort pour nos offenses, & ressuscité pour notre justification.

2°. S’il ne croyoit pas à la révélation, & ne regardoit pas la sainte Ecriture comme divine.

Qu’à défaut de réponses satisfaisantes sur ces questions, lui son pasteur devoit le faire excommunier, sans doute, à quelque prix que ce fût. On est du moins en droit de le juger ainsi, par les menées qui furent employées dans l’Église de Motiers, pour parvenir à cette conclusion, le tout pour la plus grande gloire de Dieu. On intimida la conscience des anciens de cette église, membres du consistoire admonitif ; on leur répéta que J. J, Rousseau étoit l’Antechrist, que le salut de la patrie dépendoit de son excommunication, quel les différens corps de l’Etat s’y intéressoient vivement, que les