Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/181

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Je consens très-agréablement que vous fassiez voir ma lettre, même j’ose vous en prier, si vous jugez que cela soit convenable à l’édification. Je suis ministre de l’Evangile, je le prêche, & je ne me proposerai jamais autre chose que Jésus-Christ, & Jésus-Christ crucifié. Je suis zélé pour la saine doctrine, qui est uniquement celle de l’Evangile, & pour la doctrine reçue. La compagnie des Pasteurs, dont j’ai l’honneur d’être membre, & tous les habitans de ce pays me sont témoins, comme je me suis montré zélé, ferme, en même tans modéré à l’occasion de nos troubles fâcheux de la Chaux-de-fonds, qui comme vous le savez, sont heureusement finis.

Continuez à m’aimer, & à m’accorder votre précieuse bienveillance ; j’ose dire mériter ces sentimens de votre part, par ceux de la considération respectueuse avec lesquels j’ai l’honneur d’être,

MONSIEUR, ET TRÈS-HONORÉ FRERE,

Votre très-humble & très-obéissant serviteur,

le Professeur de MONTMOLLIN.

Eh bien, Monsieur, suis-je un intolérant & un persécuteur ? La charité est patiente, elle est pleine de bonté, la charité n’est point envieuse, la charité n’est point insolente, elle ne s’enfle point d’orgueil, elle n’est point malhonnête, elle ne cherche point son intérêt, elle ne s’aigrit point, elle soupçonne point le mal, elle ne se réjouit point de l’injustice, mais elle se réjouit de la vérité. Elle excuse tout,