Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/260

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pas à ignorer les sentimens d’amitié & de bienveillance que vous avec pour moi. Ce contre-sens a bien l’air d’une correction du petit homme, ou peut-être de l’huissier qui publia la proscription des Lettres de la Montagne. Si Rousseau vouloit jaser sur cette lettre, il auroit d’excellentes, choses à vous dire. N’en doutez pas, la lettre est du Pasteur ; vous y voyez qu’il n’est pas assez présomptueux que de priser ses ouvrages, notamment son sermon du jeûne, qui cependant lui a paru avoir été goûté, & dont il offre modestement une copie à son cher frere, qui paroît ne pas s’en soucier beaucoup, essayez de lui en demander une & je garantis votre paix faite. Enchanté de sa belle lettre, il crie au bout de la carriere : eh bien ! suis -je un intolérant & un persécuteur ? &

là-dessus il étale toute sa charité, c’est-à-dire, celle que Saint Paul prêchoit aux Corinthiens. Il est très-surprenant, en effet, que M. le Pasteur Motiers n’ait pas persécuté Rousseau précisément dans le tems qu’il en parloit par- tout lui-même comme du meilleur chrétien de sa paroisse : vingt personnes & de mise attesteront ce propos du Pasteur, s’il le souhaite.

Sans contredit, c’est le petit homme qui a fourré*

[*Page 174.] la fade réverbération de votre jolie note sur le très-bon propos d’une Dame. ; mais il n’y a que M. le Pasteur qui puisse attester une promesse de ne plus écrire que certainement Rousseau ne lui fit jamais : c’est apparemment sur cette promesse qu’il l’admit à la communion ; cependant oubliant bientôt l’un & l’autre, cet engagement formel, Rousseau ne tarda pas à