Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/344

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lettres pleines de désordre où je ne déguise ni mon trouble ni mon indignation."

"Monsieur, j’ai tant de choses à dire qu’en chemin faisant j’en oublie la moitié. Par exemple, une relation enforme de lettre sur mon séjour à Montmorency, fut portée par des Libraires à M. Hume qui me la montra. Je consentis qu’elle fût imprimée, il se chargea d’y veiller ; elle n’a jamais paru. J’avois apporté un exemplaire des lettres de M. Du Peyrou, contenant la relation des affaires de Neufchâtel qui me regardent ; je les remis aux mêmes Libraires à leur priere, pour les faire traduire & réimprimer ; M. Hume se chargea d’y veiller ; elles n’ont jamais paru.*

[*Les Libraires viennent de me marquer que cette Edition est faite & prête à paroître. Cela peut être, mais c’est trop tard, & qui pis est, trop à propos.] Dès que la fausse lettre du Roi de Prusse & sa traduction parurent, je compris pourquoi les autres écrits restoient supprimés, *

[*Il y a environ quatre mois que M. Becket, Libraire, dit à M. Rousseau que c’étoit une maladie sur venue au Traducteur qui avoit retardé cette publication. Au reste, je n’ai jamais promis de donner aucun soin à cette édition, M. Becket m’en est garant.] & je l’écrivis aux Libraires. J’écrivis d’autres lettres qui probablement ont couru dans Londres : enfin j’employai le crédit d’un homme de mérite & de qualité, pour faire mettre dans les papiers une déclaration de l’imposture. Dans cette déclaration, je laissois paroître toute ma douleur & je n’en déguisois pas la cause."

"Jusqu’ici M. Hume a semblé marches dans les ténebres. Vous l’allez voir désormais dans la lumiere marcher à découvert. Il n’y a qu’à toujours aller droit avec des gens