Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/345

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rusés : tôt ou tard ils se décelent par leurs ruses mêmes."

"Lorsque cette prétendue lettre du Roi de Prusse fut publiée à Londres, M. Hume, qui certainement savoit qu’elle étoit supposée, puisque je le lui avois dit, n’en dit rien, ne m’écrit rien, se tait & ne songe pas même à faire, en faveur de son ami absent, aucune déclaration de la vérité.*

[*Personne ne pouvoir se méprendre sur la supposition de la lettre, & d’ailleurs M. Walpole étoit connu pour en être l’Auteur. ] Il ne falloit, pour aller au but, que laisser dire & se tenir coi ; c’est ce qu’il fit. "

"M. Hume ayant été mon conducteur en Angleterre, y étoit, en quelque façon, mon protecteur, mon patron. S’il étoit naturel qu’il prît ma défense, il ne l’étoit pas moins qu’ayant une protestation publique à faire, je m’adressasse à lui pour cela. Ayant déjà cesse *

[*M. Rousseau manque ici de mémoire. Il oublie que seulement huit jours auparavant il m’avoit écrit une lettre très-cordiale. Voyez la lettre du 29 Mars.] de lui écrire, je n’avois garde de recommencer. Je m’adresse à un autre. Premier soufflet sur la joue de mon patron. Il n’en sent rien."

"En disant que la lettre était fabriquée à Paris, il m’importoit fort peu lequel on entendît de M. d’Alembert ou de son prête-nom M. Walpole ; mais en ajoutant que ce qui navroit & déchiroit mon cœur, étoit que l’imposteur avoit des complices en Angleterre, je m’expliquois avec la plus grande clarté pour leur ami qui étoit à Londres, & qui vouloit passer pour le mien. Il n’y avoit certainement que lui seul en Angleterre dont la haine pût déchirer