Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/353

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"Rien ne la conclut mieux que le dernier trait qui l’amene. Seul prouve tout & sans réplique."

"Je veux supposer, par impossible, qu’il n’eût rien revenu à M. Hume de mes plaintes contre lui : il n’en sait rien, il les ignore aussi parfaitement que s’il n’eût été faufilé avec personne qui en fût instruit, aussi parfaitement que si durant ce tems il eût vécu à la Chine.*

[*Comment aurois-je deviné ces chimériques soupçons ; M. Davenport, la seule personne de ma connoissance qui vit alors M. Rousseau, m’assure qu’il les ignoroit parfaitement lui-même.] Mais ma conduite immédiate entre lui & moi ; les derniers mots si frappans que je lui dis à Londres ; la lettre qui suivit pleine d’inquiétude & de crainte ; mon silence obstiné plus énergique que des paroles ; ma plainte amere & publique au sujet de la lettre de M. d’Alembert ; ma lettre au Ministre, qui ne m’a point écrit, en réponse à celle qu’il m’écrit lui - même, & dans laquelle je ne dis pas un mot de lui ; enfin mon refus, sans daigner m’adresser à lui, d’acquiescer à une affaire qu’il à traitée en ma faveur, moi le sachant, & sans opposition de ma part ; tout cela parle seul du ton le plus fort, je ne dis pas à tout homme qui auroit quelque sentiment dans l’ame, mais à tout homme qui n’est pas hébété. "

"Quoi ! après que j’ai rompu tout commerce avec lui depuis près de trois mois, après que je n’ai répondu à pas une de ses lettres, quelqu’important qu’en fût le sujet, environné des marques publiques & particulieres de l’affliction que son infidélité me cause, cet homme éclairé, ce beau génie naturellement si clair-voyant & volontairement si stupide, ne