Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/417

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pouvois-je y parvenir par les services que je lui rendois ? Si M. Rousseau en étoit cru, on me trouveroit bien plus imbécille que méchant.”

La trahison & le mal seroient (si cela étoit possible), d’avoir voulu perdre M. Rousseau de réputation, & par-là assassiner son ame.*

[*S’il se trouvoit quelque lecteur auquel je dusse dire qu’assassiner son ame n’est qu’une métaphore, je rougirois pour lui. Croire à l’ame, à son immortalité, est une de mes plus douce pensées] La méchanceté seroit d’avoir caché la main sous le manteau de la bienfaisance, pour qu’on ne pût la voir armée d’un poignard.

Je le répete avec vérité, jamais je ne croirai M. Hume coupable de cette noirceur. Il a fait du mal à M. Rousseau sans s’en douter. Cet aveu ne doit pas blesser M. Hume. Etant enfant, j’ai ouï dire à M. de Montesquieu, qu’avec un bon cœur, l’esprit ne garantissoit pas des piéges des méchans.

En récapitulant ses griefs,*

[*Page 334.] M. Rousseau fait mention plusieurs libelles. M. Hume convient de quelques-uns, se contentant d’observer qu’il n’y a pas trempé. Voyez page 334.

Il en cite un où l’Auteur ne peut déguiser sa rage sur l’accueil qu’on avoir fait à M. Rousseau à Paris.

Un autre*

[*Page 337.] où l’on dit qu’il ouvre sa porte aux grands la ferme aux petits, reçoit mal ses parens, pour ne rien dire de plus.

M. Hume dit du premier (pag. 334.) : “je n’ai aucune connoissance de ce prétendu libelle ; & du second, (pag. 337.), je n’ai jamais vu cette piece ni avant ni après sa publication,