Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/66

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SCENE III.

MACKER, DORANTE, GOTERNITZ.

Macker.

Ah ! voici ce prisonnier que j’ai en garde. Il faut que je le prévienne sur la façon dont il doit se conduire avec ma future. Car ces François qui, dit-on, se soucient si peu de leurs femmes, sont des plus accommodans avec celles d’autrui, mais je ne veux point chez moi de ce commerce là, & je prétends du moins que mes enfans soient de mon pays.

Goternitz.

Vous avez là- d’étranges opinions de ma fille.

Macker.

Mon Dieu, pas si étranges. Je pense que la mienne la vaut bien, & si… brisons là-dessus… Seigneur Dorante !

Dorante.

Monsieur ?

Macker.

Savez-vous que je me marie ?

Dorante.

Que m’importe ?

Macker.

C’est qu’il m’importe à moi que vous appreniez que je ne suis pas d’avis que ma femme vive à la françoise.