Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/93

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Macker.

Qu’est-ce que cela veut dire ? manque-t-on ainsi de parole à un homme comme moi ?

Frederich.

Oui, cela se peut faire par préférence.

Goternitz.

Obtenez le consentement de ma fille, je ne rétracte point le mien ; mais je ne vous ai pas, promis de la contraindre ; d’ailleurs, à vous parler vrai, je ne vois plus pour vous, ni pour elle, les mêmes agrémens dans ce mariage. Vous avez conçu sur le compte de Dorante des ombrages qui pourroient devenir entr’elle & vous une source d’aigreurs réciproques. Il est trop difficile de vivre paisiblement avec une femme dont on soupçonne le cœur d’être engagé ailleurs.

Macker.

Ouais ! vous le prenez sur ce ton ? oh, tetebleu je vous ferai voir qu’on ne se moque pas ainsi des gens ! je m’en vais tout-à-l’heure porter ma plainte contre qui & contre vous ; nous apprendrons un peu à ces beaux Messieurs à venir nous enlever nos maîtresses dans notre propre pays ; & si je ne puis me venger autrement, j’aurai du moins le plaisir de dire par-tout pis que pendre de vous & des François.