Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t15.djvu/155

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Auteur, pensant un peu comme moi dans ce moment, faisoit plus de cas de la probité que du bel-esprit : & voulant positivement effacer l’impression publique de cet ouvrage, dont il reconnoissoit le danger un peu tard, je puis avouer qu’il recherchoit par cet endroit-là même, la liaison que je craignois avec lui.

Une Dame fort noble & fort vertueuse, qui vit encore, fut le nœud de la réunion de nos cœurs, & presque de nos esprits. Le prétexte en fut l’éducation de M. le Baron de S. qui me fut confiée dans ce moment. J’étois en âge & en place de rendre ce service à l’illustre Président, qui me voua dès-lors la plus tendre amitié sans en exiger d’autre retour, je puis le dire, que la religion qu’il me pria d’inspirer à son cher fils, m’avouant que pour lui il sentoit qu’on ne lui avoit pas assez fait connoître le vrai précis de cette religion purement catholique, dans sa premiere éducation ; ce qui étoit peut-être vrai. Mais ma lettre a atteint sa longueur ordinaire. Je suis,

Monsieur &c.

LETTRE XVII.

Monsieur, à l’occasion de la mort du fameux Président de Montesquieu, & de la part qu’il a bien voulu me donner dans ses derniers sentimens, je vous avoue que je n’ai pas laissé de composer l’histoire de cette mort & même de sa vie depuis au moins trente-trois ans. Ceux qui ne savent presque rien