Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t15.djvu/326

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maniere dont elle est faite ; puisque des assertions calomnieuses sont les fautes les plus graves qu’un ouvrage puisse contenir ; & que je me suis attachée à détruire celles dont l’Essai sur la Musique est rempli. Je n’ai daigné tenir compte d’aucun de ses autres défauts ; mon objet n’étant pas de travailler à la perfection de cet ouvrage. Au reste, en prouvant combien l’Auteur a l’esprit faux, ou le cœur gâté, j’ai suffisamment mis ses lecteurs en garde contre ses jugemens de tous genres.

La douzieme lettre parvint manuscrite par la poste à M. d’Alembert, le 9 décembre 1780. Elle ne devoit être imprimée ni par mes soins ni par ceux de M. Fréron : car il n’étoit pas vraisemblable que M. d’Alembert que je priois de la publier, l’adressât à cet intéressant Journaliste. D’ailleurs pour ne pas mettre la complaisance de l’Académicien à une trop forte épreuve, je l’engageois à confier ma lettre au Mercure son messager favori. Au lieu d’avoir cette condescendance, ou de s’y refuser formellement, ce qui auroit encore compromis sa dignité, il abandonna la paperasse à MM. les Rédacteurs du Mercure, pour en faire ce que bon leur sembleroit. Cette tournure étoit excellente pour empêcher qu’elle ne parût,*

[*Il étoit naturel de croire que cette dédaigneuse indifférence me rebuteroit.] & se réserver la faculté de dire qu’il ne s’opposoit nullement à ce qu’elle fût publiée. Or, il leur sembla bon de mettre dans leur volume du 23 décembre, une lettre amphigourique qui porte en substance que M. d’Alembert s’en étoit rapporté à eux pour y insérer, ou non, une lettre dans laquelle une femme qui signe D.R.G. & qui leur est inconnu, ainsi qu’à lui, essaye (le mot