Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t15.djvu/379

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L’auteur des Remarques a raison en tout. Il n’y a jamais que l’agresseur, & que l’imposteur qui ait tort.

M. de Voltaire a de trop bons yeux, pour n’avoir pas vu que la seconde de ces propositions détruit la premiere.

Dans les affaires qui intéressant la société, ceux qui confondent les offenseurs, & les offensés n’ont pas raison.

M. de Voltaire a coutume d’écrire intelligiblement ; & personne ne comprend ce que signifie cette phrase, placée comme elle l’est ; ni à quoi elle a rapport. Plus on examine cette lettre, Monsieur, plus il devient clair que c’est votre ouvrage.

Il y a dans vos Remarques, beaucoup de choses sur lesquelles la décence de mon sexe m’a imposé silence ; beaucoup d’autres dont l’absurde fausseté est si évidente qu’il auroit été superflu d’en parler ; beaucoup d’autres enfin auxquelles il n’y a rien à répondre, parce qu’elles ne disent rien : comme vos puériles déclamations, vos grossieres invectives, vos extravagantes réflexions, &c. &c. &c. Mais, si je suis loin d’avoir répondu à tout, je le suis encore bien davantage, d’avoir répondu comme je l’aurois voulu, à tout ce que j’ai relevé. Les défauts de cette réponse ne m’engageront cependant point à la supprimer. La cause de Jean-Jaques méritoit, sans doute, une plume aussi éloquente que la sienne ; mais elle n’en avoit pas besoin : il ne falloit pas de grands talens pour persuader aux gens sensés, les seuls qu’une personne sensée ait en vue, que vos Remarques, Monsieur, sont le chef-d’œuvre de la méchanceté en démence : leur lecture seule produit infailliblement cet effet. Mis il ne suffit pas qu’on rende justice à Jean-Jaques, il faut encore qu’il le sache ; & voilà pourquoi je vous ai répondu. J’ai voulu prouver