Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t15.djvu/452

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je compte après vous, me regarde sur la foi de votre lettre, comme un extravagant au moins."

"Je vous envoie copie de ce que je lui écris par courier. Bon soir.”

Lord Maréchal à M. Rousseau.

Après avoir discuté quelques articles relatifs à des écrits précédens le Lord ajoute :

“Je suis vieux, infirme, trop peu de mémoire, je ne sais plus ce que j’ai écrit à M. Du Peyrou, mais je sais très-positivement que je desirois vous servir en assoupissant une querelle sur des soupçons qui me paroissoient mal fondés, & non pas vous ôter un ami. Peut-être ai-je fait quelques sottises ; pour les éviter à l’avenir, ne trouvez pas mauvais que j’abrege la correspondance, comme j’ai déjà fait avec tout le monde, même avec mes plus proches parens & amis, pour finir mes jours dans la tranquillité. Bon soir."

"Je dis abréger, car je desirerai toujours savoir de tems en tems des nouvelles de votre santé & qu’elle soit bonne.”

Eh bien ! Monsieur,, le ton de Mylord en parlant de Jean-Jaques, & à Jean-Jaques, est-il celui que prend un bienfaiteur, vis-à-vis d’un ingrat à qui il a des injures à par-donner ? Estime-t-on un ingrat ? Le regarde-t-on comme un homme vertueux ? S’y intéresse-t-on assez pour desirer toujours de savoir de tems en tems de ses nouvelles ? Ou plutôt n’y a-t-il pas une noirceur abominable dans les louanges que M d’Alembert donne au libéral Ecossois, quand il s’agit du désintéressé Genevois, sur l’indulgence qui ne lui permit jamais