Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t15.djvu/473

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voici bien un autre sujet de scandale ! Comment M. le Baron, qui jouissoit depuis vingt ans, de toute la confiance de mylord Maréchal, ne fait pas ce que ce Seigneur a fait il y en a quatorze !.....Ah ! Mylord, combien cela déroge à l’opinion qu’on avoit de vous ! Quoi ! Vous étiez un trompeur ; vous promettiez votre confiance, & vous ne la donniez pas ! Cela est encore pire que de la mal placer, comme vous en auriez couru les risques : car enfin, se tromper soi-même n’est qu’un malheur, & tromper les autres est un tort.

Rousseau n’y répondit pas avec gratitude. Quelle dureté dans cette expression ! Mais aussi quelle aménité dans celle de M. d’Alembert, il est triste qu’après, &c. Non content de cette élégante version, l’académicien (toujours par ménagement pour Rousseau) a commenté le texte de son correspondant, dans le paragraphe qui commence ainsi, page 49. La vérité nous oblige, &c.

Quelque tems après, dit M. Stosch, il fit une querelle au bon Lord Maréchal, lui dit des injures, & garda la pension. Ah ! pour le coup, M. d’Alembert a usé de ménagement, car il a supprimé la querelle faite, & la pension, gardée : mais pour les injures dites, il a préféré d’en remplir une lettre. Cela est plus fort, mieux constaté, & dès-là plus favorable à Jean-Jaques.

Ceci est bien postérieur à l’affaire de David Hume, &c. Je ne vois pas pourquoi M. d’Alembert n’a pas fait usage de cette phrase. Est-ce encore par ménagement ? a-t-il imaginé que la querelle faite à Mylord par Rousseau, ayant une toute autre cause que l’affaire du bon David, en