Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t17.djvu/156

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

pas par la même voie dont il s’est servi ; mais à l’adresse de M. Coindet, chez MM. Thelusson, Necker & Compagnie, rue Michel-le-Comte, je lui e n serai obligé. Il a eu tort d’imprimer cet article sans m’en rien dire ; il a laissé des fautes que j’aurois ôtées, & il n’a pas fait des corrections & additions que je lui aurois données.

J’ai sous presse un petit écrit sur l’article Genève de M. d’Alembert. Le conseil qu’il nous donne d’établir une comédie m’a paru pernicieux, il a réveillé mon zèle & m’a d’autant plus indigné, que j’ai vu clairement qu’il ne se faisoit pas un scrupule de faire sa cour à M. de Voltaire à nos dépens. Voilà les auteurs & les philosophes ! Toujours pour motif quelqu’intérêt particulier, & toujours le bien public pour prétexte. Cher V.... s, soyons hommes & citoyens jusqu’au dernier soupir. Osons toujours parler pour le bien de tous, fut-il préjudiciable à nos amis & à nous-mêmes. Quoiqu’il en soit, j’ai dit mes raisons ; ce sera à nos compatriotes à les peser. Ce qui me fâche, c’est que cet écrit est de la dernière foiblesse ; il se sent de l’état de langueur où je suis, & où j’étois bien plus encore quand je l’ai composé. Vous n’y reconnoîtrez plus rien que mon cœur ; mais je me flatte que c’en est assez pour me conserver le vôtre. Voulez-vous bien passer de ma part chez M. Marc Chapuis, lui faire mes tendres amitiés, & lui demander s’il veut bien que je lui faire adresser les exemplaires de cet écrit que je me suis réservés, afin de les distribuer à ceux à qui je les destine, suivant la note que je lui enverrai ?