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Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t17.djvu/244

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LETTRE À Mr. LE NIEPS.

......Février 1765.

Je commençois à être inquiet de vous, cher ami ; votre lettre vient bien à propos me tirer de peine. La violente crise où je suis, me force à ne vous parler dans celle-ci que de moi. Vous aurez vu qu’on a brûlé le 22 mon livre à la Haye. Rey me marque que le ministre Chais s’est donné beaucoup de mouvemens, & que l’inquisiteur Voltaire a écrit beaucoup de lettres pour cette affaire. Je pense qu’avant-hier le Deux-Cent en a fait autant à Genève ; du moins tout étoit préparé pour cela. Toutes ces brûleries sont si bêtes qu’elles ne sont plus que me faire rire. Je vous envoye ci-joint, copie d’une lettre*

[*C’est celle ci-derrière de 6 Février.] que j’écrivis avant-hier là-dessus, à une jeune femme qui m’appelle son papa. Si la lettre vous paroît bonne, vous pouvez la faire courir, pourvu que les copies soient exactes.

Prévoyant les chagrins sans nombre que m’attireroit mon dernier ouvrage, je ne le fis qu’avec répugnance, malgré moi, & vivement sollicité. Le voilà fait, publié, brûlé. Je m’en tiens-là. Non-seulement je ne veux plus me mêler des affaires de Genève, ni même en entendre parler, mais pour le coup, je quitte tout à fait la plume, & soyez assuré que