Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t17.djvu/339

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mon indulgence, mais comptez toujours sur mon plus sincère attachement.

LETTRE AU MÊME.

28 Février 1767.

Que fait mon bon & aimable voisin ? Comment se porte-t - il ? J’ai appris avec grand plaisir son heureuse arrivée à Bath, malgré les temps affreux qui ont dû traverser son voyage : mais maintenant comment s’y trouve-t-il ? La santé, les eaux, les amusememens ; comment va tout cela ? Vous savez, Monsieur, que rien de ce qui vous touche ne peut m’être indifférent ; l’attachement que je vous ai voué s’est formé de liens qui sont votre ouvrage ; vous vous êtes acquis trop de droits sur moi pour ne m’en avoir pas un peu donné sur vous ; & il n’est pas juste que j’ignore ce qui m’intéresse si véritablement. Je devrois aussi vous parler de moi, parce qu’il faut vous rendre compte de votre bien ; mais je ne vous dirois toujours que les mêmes choses. Paisible, oisif, souffrant, prenant patience, pestant quelquefois contre le mauvais temps qui m’empêche d’aller autour des rochers furetant des mousses, & contre l’hiver qui retient Calwich désert si long-temps. Amurez-vous, Monsieur, je le désire, mais pas assez pour reculer le temps de votre retour, car ce seroit vous amuser à mes dépends. Mlle. le Vasseur vous