Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t3.djvu/542

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aimé de deux maîtresses sans en posséder aucune, paroît d’abord dans une situation risible. Mais sa vertu lui donnoit en lui-même une jouissance plus douce que celle de la beauté, & qui ne s’épuise pas comme elle. Plus heureux des plaisirs qu’il se refusoit que le voluptueux n’est de ceux qu’il goûte, il aima plus long-tems, resta libre & jouit mieux de la vie que ceux qui l’usent. Aveugles que nous sommes, nous la passons tous à courir après nos chimeres. Eh ! ne saurons-nous jamais que de toutes les folies des hommes, il n’y a que celles du juste qui le rendent heureux ?


FIN.