Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t6.djvu/105

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J’ai dit que c’étoit-là du bon sens le plus simple, qu’on n’obscurciroit qu’avec des distinctions tout au moins très-subtiles : c’est encore une de mes prédictions ; en voici l’accomplissement.

Quand une doctrine est reconnue vraie, divine, fondée sur une révélation certaine, on s’en sert pour juger des miracles, c’est-à-dire, pour rejetter les prétendus prodiges que des imposteurs voudroient opposer à cette doctrine. Quand il s’agit d’une doctrine nouvelle qu’on annonce comme émanée du sein de Dieu, les miracles sont produits en preuves ; c’est-à-dire, que celui qui prend la qualité d’envoyé du Très-Haut, confirme sa mission, sa prédication par des miracles qui sont le témoignage même de la divinité. Ainsi la doctrine & les miracles sont des argumens respectifs dont on fait usage, selon les divers points de vue où l’on se place dans l’étude & dans l’enseignement de la Religion. II ne se trouve là, ni abus du raisonnement, ni sophisme ridicule, ni cercle vicieux. *

[*Mandement, XVI.]


Le lecteur en jugera. Pour moi je n’ajouterai pas un seul mot. J’ai quelquefois répondu ci-devant avec mes passages ; mais c’est avec le vôtre que je veux vous répondre ici.

Où est donc, M.T.C.F. la bonne foi philosophique dont se pare cet écrivain ?

Monseigneur, je ne me suis jamais piqué d’une bonne foi philosophique ; car je n’en connois pas de telle. Je n’ose même plus trop parler de la bonne foi Chrétienne, depuis que les soi-disants Chrétiens de nos jours trouvent si