Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t6.djvu/124

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calomniateurs, enflés d’orgueil, amateurs des voluptés plutôt que de Dieu ; des hommes d’un esprit corrompu & pervertis ans la soi.*

[*Mandement,I]


Je ne conteste assurément pas que cette prédiction de Saint Paul ne soit très-bien accomplie ; mais s’il eût prédit, au contraire, qu’il viendroit un tems où l’on ne verroit point de ces gens-là, j’aurois été, je l’avoue, beaucoup plus frappé de la prédiction, & sur-tout de l’accomplissement.

D’après une prophétie si bien appliquée, vous avez la bonté de faire de moi un portrait dans lequel la gravité Episcopales’égaye à des antitheses, & où je me trouve un personnage fort plaisant. Cet endroit, Monseigneur, m’a paru le plus joli morceau de votre Mandement. On ne sauroit faire une satyre plus agréable, ni diffamer un homme avec plus d’esprit.

Du sein de l’erreur, (Il est vrai que j’ai passé ma jeunesse dans votre Eglise.) ils’est élevé (pas fort haut : ) un homme plein du langage de la philosophie, (comment prendrois-je un langage que je n’entends point ? ) sans être véritablement philosophe : (Oh ! d’accord : je n’aspirai jamais à ce titre, auquel je reconnois n’avoir aucun droit ; & je n’y renonce assurément pas par modestie.) esprit doué d’une multitude de connoissances. (J’ai appris à ignorer des multitudes de choses que je croyois savoir.) qui ne l’ont pas éclairé, ( elles m’ont appris à ne pas penser l’être.) & qui ont répandu les ténebres dans les autres esprits : (Les ténebres de l’ignorance valent mieux que la fausse lumiere de l’erreur.) caractere livré aux paradoxes d’opinions & de conduite ; (Y a-t-il beaucoup