Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t7.djvu/465

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Oh que Godefroy n’arrive-t-il à l’instant même ! Il vient trop lentement à mon gré. Vous me demandez un emploi ? Les entreprises difficiles & grandes sont les seules dignes de vous. Commandez à nos guerriers : je vous nomme leur général. La modeste Clorinde lui rend grace, & reprend ensuite :

C’est un chose bien nouvelle, sans doute, que le salaire précede les services ; mais ma confiance en vos bontés me fait demander pour prix de ceux que j’aspire à vous rendre, la grace de ces deux condamnés. Je les demande en pur don, sans examiner si le crime est bien avéré, si le châtiment n’est point trop sévere, & sans m’arrêter aux signes sur lesquels je préjuge leur innocence.

Je dirai seulement que quoiqu’on accuse ici les Chrétiens d’avoir enlevé l’image, j’ai quelque raison de penser autrement. Cette œuvre du magicien fut une profanation de notre loi qui n’admet point d’idoles dans nos temples, & moins encore celles des Dieux étrangers.