Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t7.djvu/477

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étoient des ſources de nouveaux embarras & de nouveaux doutes, puiſque la connoiſſance d’une ſeule plante exigeoit celle de pluſieurs autres, auxquelles sa phrase renvoyoit, & dont les noms n’étoient pas plus détermines que le ſien.

Cependant les voyages de long cours enrichiſſoient inceſſamment la Botanique de nouveaux tréſors, & tandis que les anciens noms accabloient déjà la mémoire, il en faloit inventer de nouveaux ſans ceſſe pour les plantes nouvelles qu’on découvroit. Perdus dans ce labyrinthe immenſe, les Botaniſtes forcés de chercher un fil pour s’en tirer, s’attacherent enfin ſérieuſement à la méthode ; Herman, Rivin, Ray, propoſerent chacun la sienne ; mais l’immortel Tournefort l’emporta ſur eux tous ; il rangea le premier ſyſtématiquement tout le regne végétal ; & reformant en partie la nomenclature, la combina par ſes nouveaux genres avec celle de Gaſpard Bauhin. Mais loin de la débarraſſer de ſes longues phraſes, ou il en ajouta de nouvelles, ou il chargea les anciennes des additions que ſa méthode le forçoit d’y faire. Alors s’introduiſit l’usaſge barbare de lier les nouveaux noms aux anciens par un qui quæ quod contradictoire, qui d’une même plante faiſoit deux genres tout différens.

Dens Leonis qui piloſella folio minus villoſo ; Doria quæ Jacobæa orientalis limonii folio : Titanokeratophyton quod Lithophyton marinum albicans.