Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t7.djvu/548

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aux dépens des parties plus eſſentielles qui diſparoiſſent ſous cet éclat.

Prenez donc une Giroflée ſimple, & procédez à l’analyſe de ſa fleur. Vous y trouverez d’abord une partie extérieure qui manque dans les liliacées, ſavoir, le calice. Ce calice eſt de quatre pieces qu’il faut bien appeller feuilles ou folioles, puiſque nous n’avons point de mot propre pour les exprimer, comme le mot pétales pour les pieces de la corolle. Ces quatre pieces, pour l’ordinaire, ſont inégales de deux en deux : c’eſt-à-dire, deux folioles oppoſées l’une à l’autre, égales entr’elles, plus petites ; & les deux autres, auſſi égales entr’elles & oppoſées, plus grandes, & ſur-tout par le bas ou leur arrondiſſement fait en dehors une boſſe allez ſenſible.

Dans ce calice vous trouverez une corolle compoſée de quatre pétales dont je laiſſe à part la couleur, parce qu’elle ne fait point caractere. Chacun de ces pétales eſt attaché au réceptacle ou fond du calice par une partie étroite & pâle qu’on appelle l’Onglet, & déborde le calice par une partie plus large & plus colorée, qu’on appelle la Lame.

Au centre de la corolle eſt un piſtil alongé, cylindrique ou à-peu-près, terminé par un ſtyle très-court, lequel eſt terminé lui-même par un ſtigmate oblong, bifide, c’eſt-à-dire partagé en deux parties qui ſe réfléchiſſent de part & d’autre.

Si vous examinez avec ſoin la poſition reſpective du calice & de la corolle, vous verrez que chaque pétale, au lieu de correſpondre exactement à chaque foliole du calice, eſt poſé au contraire entre les deux ; de ſorte qu’il répond à l’ouver-