Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t7.djvu/583

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der comme une fleur, un bouquet de cette eſpece, il ne faut pas du moins l’appeller une fleur compoſée, mais une fleur agrégée ou une tête (flos aggregatus, flos capitatus, capitulum). Et ces dénominations ſont en effet quelquefois employées en ce ſens par les Botaniſtes.

Voilà, chere Couſine, la notion la plus ſimple & la plus naturelle que je puiſſe vous donner de la famille, ou plutôt de la nombreuſe claſſe des compoſées, & des trois ſections ou familles dans leſquelles elles ſe ſubdiviſent. Il faut maintenant vous parler de la ſtructure des fructifications particulieres à cette claſſe, & cela nous menera peut-être à en déterminer le caractere avec plus de préciſion.

La partie la plus eſſentielle d’une fleur compoſée eſt le réceptacle ſur lequel ſont plantés, d’abord les fleurons & demi-fleurons, & enſuite les graines qui leur ſuccedent. Ce réceptacle qui forme un diſque d’une certaine étendue fait le centre du calice, comme vous pouvez voir dans le Piſſenlit que nous prendrons ici pour exemple. Le calice dans toute cette famille eſt ordinairement découpé juſqu’à la baſe en pluſieurs pieces, afin qu’il puiſſe ſe fermer, ſe rouvrir & ſe renverſer, comme il arrive dans le progrès de la fructification, ſans y cauſer de déchirure. Le calice du Piſſenlit eſt formé de deux rangs de folioles inférés l’un dans l’autre, & les folioles du rang extérieur qui ſoutient l’autre ſe recourbent & replient en-bas vers le pédicule, tandis que les folioles du rang intérieur reſtent droites pour entourer & contenir les demi-fleurons qui compoſent la fleur.

Une forme encore des plus communes aux calices de cette