nécessairement faire un tel choix des sons qu’on veut employer, qu’ils aient avec elle précisément les mêmes rapports que le re, le me, le sol, & tous les autre sons de la gamme naturelle avoient avec l’ut. C’est le cas ou le Chanteur à droit de être au Symphoniste : pourquoi ne vous servez-vous pas des mêmes noms pour exprimer les mêmes rapports ? Au reste, je crois peu nécessaire de remarquer qu’il faudroit toujours déterminer la fondamentale par son nom naturel, & que c’est seulement après cette détermination qu’elle prendroit le nom d’ut.
Il est vrai qu’en affectant toujours les mêmes noms aux mêmes touches de l’instrument & aux mêmes notes de la Musique, il semble d’abord qu’on établit un rapport plus direct entre cette note & cette touche, & que l’une excite plus aisément l’idée de l’autre qu’on ne seroit en cherchant toujours une égalité de rapports entre les chiffres des notes & le chiffre fondamental d’un cote, & de l’autre, entre le son fondamental & les touches de l’instrument.
On peut voir que je ne tâche pas d’énerver la force de l’objection : oserai je me flatter à mon tour que les préjugés n’ôteront rien à celle de mes réponses ?
D’abord je remarquerai que le rapport fixe par les mêmes noms entre les touches de l’instrument & les notes de la Musique à bien des exceptions & des difficultés auxquelles on ne fait pas toujours assez d’attention.
Nous avons trois clefs dans la Musique, & ces trois clefs ont huit positions, ainsi, suivant ces différentes positions, voilà huit touches différentes pour la même position, & huit