Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t8.djvu/353

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intervalles les touches blanches, qui n’y sont que de peu d’usage. On se gardera bien aussi d’affecter un air savant en lui parlant des tons & des demi-tons majeurs & mineurs, des comma, du tempérament ; tout cela est absolument inutile à la pratique, du moins pour ce tems- la, en un mot, pour peu qu’un Maître ait d’esprit & qu’il, possede son Art, il à tant d’occasions de briller en instruisant, qu’il est inexcusable quand sa vanité est à pure perte pour le Disciple.

Quand on trouvera que l’ecolier possede assez bien son clavier naturel, on commencera alors à le lui faire transposer sur d’autres clefs, en choisissant d’abord celles ou les sons naturels sont les moins altères. Prenons, par exemple, la clef de sol.

Ce mot sol, direz-vous à l’ecolier, écrit ainsi à la marge, signifie qu’il faut transporter au sol & à son octave le nom & toutes les propriétés de l’ut & de la gamme naturelle. Ensuite, après l’avoir exhorte à se rappeller la disposition des tons de cette gamme, vous l’inviterez à l’appliquer dans le même ordre au sol considère comme fondamentale, c’est-à-dire ; comme un ut ; d’abord, il sera question de trouver le re ; si l’Ecolier est bien conduit, il le trouvera de lui-même, & touchera le la naturel, qui est précisément par rapport au sol dans la même situation que le re par rapport à l’ut ; pour trouver le mi, il touchera le si ; pour trouver le sa il touchera l’ut, & vous lui ferez remarquer qu’effectivement ces deux dernieres touches donnent un demi-ton d’intervalle intermédiaire, de même que le mi 4c le fa dans l’échelle naturelle. En poursuivant de même, il touchera le